
Le timbre de la Mosquée - Cathédrale
L’histoire est longue, elle remonte à la défaite de la dynastie des Omeyyades remplacée par celle des Abbassides. Un seul prince omeyyade- Abderrahmane Ibnou Maaouiya, neveu de Hicham, dixième Calife de Damas, parvient à s’échapper du « pogrom ». Le rescapé prend la fuite. Il traverse l’Euphrate à la nage, entre en clandestinité, gagne la Palestine, passe en Égypte, puis atteint le Maroc et l’Espagne. Avec l’aide des arabes de la péninsule et des contingents syriens, Abderrahmane 1er conquiert le pouvoir et se fait proclamer émir de Cordoue en 756. Une fois son pouvoir consolidé, il érigea une mosquée en l’an 785, sur les vestiges d’une ancienne église Wisigothe, l’église San Vicente. Pendant les premières années, chrétiens et musulmans ont cohabité dans la basilique San Vicente. Mais la population musulmane augmentant très vite, Abderrahmane rachète aux chrétiens l’autre partie de l’église pour y étendre la mosquée. Cette période est considérée comme l’âge d’or de la diversité culturelle de Cordoue.
Pour montrer son attachement à l’héritage romain Wisigothique, Abderrahmane <
En 1523, suite à la conquête chrétienne, une cathédrale est érigée au sein de la mosquée. Cela a suscité des réactions mitigées au sein de la population, à tel point que Charles Quint, qui a ordonné de continuer les travaux, fut consterné à son arrivée à Cordoue et lança sa célèbre phrase : « Si j’avais su ce qu’il y avait ici, je n’aurais jamais osé toucher à l’ancien édifice. Vous avez détruit quelque chose d’unique au monde, et avez construit ce que l’on voit partout».
Trois siècles et demi plus tard, en l’an 1882, la Mezquita – mosquée en langue espagnole- est déclarée patrimoine national et sa gestion fut confiée à l’Ecole d’Architecture de Madrid pour un meilleur suivi de sa conservation et éventuellement ses réhabilitations.
En 1987, la poste de la République Islamique de Mauritanie émet un timbre pour célébrer le douzième centenaire de l’unique grande mosquee conservée en Espagne, un somptueux édifice architectural de la civilisation arabo- islamique.
En 1994, l’UNESCO déclare Cordoue et sa Mosquée-Cathédrale « patrimoine mondial de l’humanité ».
L’association de ces deux termes antinomiques, pour désigner un seul et même lieu de culte est le frouit d’une longue et riche histoire où des civilisations différentes se sont entremêlées, tantôt avec tolérance, tantôt avec rejet.
C’était la légende de la Mosquée Cathédrale. << Pourvu que je vive longtemps et puisse la raconter >> comme diraient nos vielles mamans à la fin de chaque narration.
Du : 21-12-2014
Auteur : Mohamed Ahmed Mahmoud
Source : Adrar Info (adrar-info.net)