En matière de conception de timbres-poste commémoratifs, le choix du fond, c’est à dire l’arrière-plan du motif central est un casse-tête auquel le dessinateur S.A. Bentounès paraît avoir trouvé la solution idoine. Cette solution est d’autant plus indiquée lorsque le commémoratif en question revêt un caractère patriotique.

Eurêka ! L’outil informatique offrant de nos jours des facilités inouïes et un gain de temps précieux, il suffit de confectionner une image qui, une fois numérisée et archivée peut être convoquée par le dessinateur chaque fois qu’il en a besoin. Quant au motif du fond, quoi de mieux que les couleurs nationales pour constituer cette icône populaire et consensuelle dont le seul fait de discuter l’emploi peut passer aux yeux de certains pour un déficit en patriotisme.

Le recours récurrent à ce fond 'prêt à l’emploi' qui me rappelle le décor figé de certains photographes dont les studios sont pris d’assaut par les enfants les jours de l’Aïd, ayant déjà servi à la conception de près d’une dizaine de timbres entre 2001 et 2005 (voir notre article Redondances - PHILnews n°55) est encore ressorti pour la conception du timbre-poste hors programme 2006 venu fêter le cinquantenaire du journal El Moudjahid.

S’agit-il d’un artifice dont use notre dessinateur bousculé par les commandes aux échéances courtes et celles liées aux émissions hors programme pour être au rendez-vous de la remise de ses maquettes ? Ou tout simplement d’une mauvaise habitude renforcée par l’acquiescement de responsables dont le seul souci est de se décharger d’une émission encombrante ?

Cette 'série' au fond passe-partout est en passe (si ce n’est déjà fait) de devenir un fait unique dans les annales de la conception des timbres-poste à travers le monde, égratignant encore plus l’image d’un timbre algérien qui a beaucoup perdu de sa superbe d’antan.

Il est temps en tout cas, qu’elle trouve son épilogue. Sans ça, il est clair qu’elle irait tout droit vers le burlesque et la crédibilité de notre service philatélique avec !

Du : 12-02-2012
Auteur : Mohamed Achour Ali Ahmed
Source : Bulletin Philnews