L'équipe du FLN et la situation du football national
Cinq représentants du FLN étaient présents, hier, à l'auditorium 'Aïssa Messaoudi' de la Radio nationale 'Chaîne une' à l'occasion de l'émission 'Fi El-Wadjiha'. Cela coïncide, faut-il le rappeler, avec le 50e anniversaire de la création de l'équipe FLN (le 12 avril 1958). Il y avait la présence de Mekhloufi, les frères Soukane (Abderrahmane et Mohamed), Maouche et Oualiken. Il faut dire que le sujet en lui-même mérite le déplacement. Le thème central tournait autour du rôle de l'équipe FLN dans le développement de notre jeunesse, mais aussi les raisons qui ont fait que cette équipe soit marginalisée et ne pas assurer à notre football de connaître l’aura que tout le monde pouvait souhaiter. Mekhloufi est heureux de constater qu'on ne les avait pas oubliés en leut octroyant une 'fondation', même si elle n'a pas encore un siège propre à elle. 'On ne doit pas oublier les gens qui sont morts pour le pays et surtout les martyrs. L'équipe FLN avait pu vulgariser la cause nationale hors des frontières. Car, les étrangers ignoraient que l'Algérie était en guerre. On a redonné espoir au pays.' En enchaînant Maouche ajoutera : ' Après l'indépendance, notre but c'était de sortir notre jeunesse de la mauvaise passe dans laquelle elle se trouvait'.
Après l'indépendance, les joueurs de l'équipe FLN étaient-ils utilisés comme on l'aurait souhaité? Sur ce point, les avis sont partagés. Pour Mekhloufi, qui faisait partie du noyau dur composé de dix joueurs qui avaient rejoint Tunis au mois d'avril 1958, 'Après l'indépendance, la plupart des clubs étaient encadrés par des encadreurs de l'équipe du FLN. En 1971, on m'avait donné l'EN 'A'. Je suis resté une année à la tête de cette sélection. Je me suis rendu compte qu'une personne seule ne pouvait rien faire. On avait rejoint l'équipe de l'armée. En 1975, lorsqu'on avait communiqué la liste de l'effectif, les gens ont commencé à rire de nous. Le résultat est qu'on avait obtenu la médaille d'or en finale contre la France. On doit travailler à la base.' Il est clair que les meilleurs résultats réalisés par notre pays l'ont été sous la houlette de représentans de l'équipe du FLN. 'C'est une fierté d'avoir fait partie de cette équipe du FLN.
Elle était composée de joueurs qui étaient mieux sinon plus que l'actuel Zidane. Ils étaient tous des Zidane. C'est une fierté d'être parmi les dix (le noyau dur) qui avaient quitté la France pour aller en Tunisie'.
Pour Maouche, les temps ont changé du fait que le joueur de nos jours ne recherche que l'argent. Toutefois, il estime que personne ne peut tourner le dos à cette réalité. 'Néanmoins, c'est au niveau de l'école qu'on doit apprendre au jeune à aimer son pays. On espère que cette jeunesse réussisse. Car elle possède de grandes potentialités.' Les intervenants qui ont confirmé, à cause de leur âge, qu'ils ne pourront plus revenir sur les terrains de football comme techniciens, mais qu'ils peuvent, grâce à leur expérience, apporter leur pierre à l'édifice. Ils ont traité de certains faits historiques, notamment les circonstances de leur fuite de France à Tunis et l'accueil qu'ils ont trouvé dans cette ville tunisienne. Mekhloufi a affirmé que 'je suis fier de dire que je suis algérien; Ceux qui disent le contraire ne méritent pas un tel pays. Car l'Algérie est unique de part le monde'.
L'histoire de cette équipe du FLN n'avait pas été écrite jusque-là; toutefois, le livre écrit par Michel Naït-Challal sur cette équipe mérite l'attention selon Rachid Mekhloufi du fait qu'il avait fait un travail d'investigation en allant à la source pour étudier les véritables matériaux historiques des joueurs de l'équipe du FLN. L'équipe du FLN demeure un patrimoine inestimable pour le football algérien qu'on ne doit pas dilapider à tort et à travers.
Du : 09-04-2008
Auteur : Hamid Gharbi
Source : El Moudjahid (elmoudjahid.dz)