La carte de vœux



La carte de vœux

La carte de vœux s’est imposée dans les bonnes résolutions des débuts et des fins d’années et a marqué un moment capital du calendrier pour avoir ébloui le monde et laissé des traces. Selon Wikipédia «La carte de vœux est née au XIXe siècle dans le Royaume-Uni, à la suite de l'apparition du premier timbre-poste, en 1840, et à l'invention de la lithographie». Depuis, elle n’a cessé d’évoluer, passant du simple support de communication à une tendance de fond de la société.

L’époque se voulait alors, propice aux subtilités. Les vœux formulés, coulaient en des termes limpides. Nombreuses étaient les personnes qui écrivaient des textes entiers, en regard des images de cartes, à peine perceptibles, tant ces lignes sont remarquables. Car on y retrouve des plumes, des univers et des sensibilités. Autrefois, on a aimé partager ces merveilles de bouts de bristol aux paysages enneigés. Autant que ces moments d’impatiences, de soupirs, précédents la tournée du facteur : des étapes qui ont contribué à tisser des liens entre les êtres puis les générations. Quand bien même par nos temps, on ne ferait que se réjouir à nouveau, de trouver un de ces messages dans la boîte. Merci la poste, d’avoir permis ces relations.

Œuvres de différents éditeurs, ces cartes étaient à portée de main, partout dans les kiosques, les papeteries et les librairies. De loin, celles estampillées UNICEF, ce fonds des Nations Unis pour l’enfance réputé pour ses cartels, rencontraient toutes les faveurs et recueillaient tous les suffrages ou presque, chez les usagers nationaux.
C’est si loin désormais, le temps où les échanges épistolaires, se propageaient sur toute la planète. Aujourd’hui, rares sont les Algériens, et plus largement les Maghrébins, qui disent aimer recevoir des cartes de vœux.

Au sein des foyers, les séniors ne parviennent plus à partager leurs passions avec leurs enfants et petits-enfants. Alors qu’à l’heure du tout numérique, ce rituel se perd. Les âmes attentionnées qui se servent encore d’encre font le dos rond. Le lien s’avère d’autant plus théorique quand des élus, sous prétexte d’être écolos, répondent à nos cartes par des SMS ou des mails. Leurs messages sont noyés dans le flot continu des notifications.

Parmi les collectionneurs, philatélistes et cartophiles, sont vent debout contre la dématérialisation des vœux. Dans leurs souhaits du nouvel an, ils estiment vouloir ouvrir un «nouveau temps» et espèrent remobiliser le ban et l’arrière ban de leurs relations.

Du : 14-01-2024
Auteur : Achour Oufella