Oran - Qui se souvient de la carte postale



Oran - Qui se souvient de la carte postale

Dans le passé pour abréger le mes sage, il y avait la déplorée carte postale. En effet, il était une fois un bout de papier Bristol cartonné appelé carte postale, avec un côté illustré avec des dessins et l’autre, pour la correspondance.
La carte postale est plus que centenaire, elle est apparue en 1870 en Autriche. Ce moyen de communication indiscret était destiné à circuler à découvert sans enveloppe à son début. Les premières cartes dites précurseurs n’étaient pas illustrées et ce n’est qu’à partir de 1873 que les illustrations apparurent sur les cartes postales.
La carte postale est restée un monopole de l’administration postale jusqu’à 1875. La carte, qui était de petites dimensions de format A6, était envoyée avec des messages courts aux destinataires. Il était interdit d’écrire des messages sur la partie verso qui était destinée uniquement à l’adresse du destinataire.
En 1904, on pouvait écrire quelques lignes sur le verso de la carte à côté de l’image sur des cartes appelées «cartes nuages». Ce n’est qu’a partir de 1904 que la carte postale a été divisée en deux parties. Un côté pour l’adresse et l’autre pour la correspondance.
En réalité, l’âge d’or de la carte postale se situe entre 1900 et 1920 où elle devient un outil de propagande militaire pour véhiculer des images et des thèmes de la guerre. Souvenir des cartes postales en noir et blanc illustrées avec des personnages ou des paysages éditées par des centaines d’éditeurs tels que Geiser, ADIA, Jomone… On pouvait trouver des cartes touristiques, artistiques et humoristiques dans le commerce. Des cartes anciennes de l’Algérie coloniale avec vues multiples représentant des villes, des femmes et des enfants en costumes d’époques.
Des cartes anciennes coloriées. Des cartes postales de grande valeur avec des marques du passé qui témoignent sur la richesse historique des époques qui se sont succédé. Des objets de collections devenus au fil du temps très rares sur le marché.
C’est la carte au trésor de l’Algérie. Des cartes d’une beauté artistique qui attestent sur une vie passée racontée par ces souvenirs d’un autre âge. Des cartes affranchies avec des timbres et qui gardent les traces d’une vieille époque certifiée par des flammes et des oblitérations postales.
Un saut prodigieux et antique palpitant dans les vieux souvenirs des villes, des ruelles, des souks, des barbiers et des cafés figés pour la mémoire de l’Algérie. Evoquer la carte postale ancienne éditée en Algérie, c’est farfouiller dans le bric-àbrac et les vieux albums jaunis par les aléas du temps. Pour joindre l’utile à l’agréable, plongeons dans les vieux souvenirs pour nous rappeler le bon temps. La carte est une empreinte rétro dans le temps.
Dans le passé, pour abréger la communication et oublier les longues lettres lassantes rien ne valait une belle carte postale qui s’exprimait pour vous.
La carte postale voyage et fait voyager pour la découverte du monde. La carte postale ancienne est un joyau de collection dans le présent. C’est une référence du savoir-faire d’hier. L’histoire de la carte postale se distingue en trois époques.
La première époque de la CPA «carte postale ancienne» est recensée entre 1870 et 1918. La deuxième époque de la CPSM «carte postale semi-moderne» se situe entre 1920 et 1975. La troisième époque de la CPM «carte postale moderne» se situe de 1975 à ce jour.
Il existe des cartes postales à bords dentelés et non dentelés selon les époques. Les cartes diffusées sont généralement des vues générales splendides de villes ou de paysages ou des scènes typées de la société. On recense aussi beaucoup de vues aériennes de villes ou de sites importants de l’Algérie coloniale.
Le souvenir d’Oran raconté par de merveilleuses cartes postales historiques sublimes
Beaucoup de cartes postales ont été dédiées à la ville d’Oran et sa région et ont enrichi la cartophilie oranaise. La capitale de l’Ouest a eu sa part du lion avec Alger dans l’édition de cartes postales dans le passé. Des cartes postales originales de voyages.
Des souvenirs uniques et rares figés pour la postérité. Il était une fois Wahrane El-Bahia la fascinante, racontée par des images d’un autre temps du calendrier. Des cartes postales animées et prises sur le vif de la vie ordinaire à l’ouest du pays.
Le fort de Santa Cruz dominant le Front de mer et la vue générale du centre-ville d’Oran. La gare ferroviaire et la locomotive à l’arrêt et son style architectural mauresque. La place d’Armes et les tramways, l’Hôtel de ville gardé par les lions, la Mosquée du Pacha sont un précieux héritage de notre patrimoine. Revisiter ces grands repères de la ville à travers ces vieilles cartes nous donne l’impression que le temps s’est arrêté un petit moment pour notre bonheur. Oran était fabuleuse dans ses diverses époques.
Histoires, souvenirs, nostalgie, mélan colie et émotion sont les sentiments de la contemplation des admirateurs et des amoureux de la cartophilie de l’Algérie. Souvenir de la vieille poste et de la Bastille aux couleurs du noir et blanc, et mémoire des Arènes et du théâtre en couleur. Vues aériennes et marines sur Mers el-Kébir et la charmante ville d’Oran.
Le boulevard Gallieni au milieu des immeubles imposants, animé par les voitures d’époque datant de l’ère coloniale sont le fleuron de l’architecture oranaise. «Ah, quelle joie pour moi !» Mon coeur a flambé plus d’une fois pendant ce bref voyage, en compagnie de la carte postale. Dans le présent, la carte postale a beaucoup évolué dans sa transformation et elle n’est plus éblouissante comme jadis. Les cartes produites localement sont affreuses et médiocres, elles n’ont aucun aspect de la carte postale d’hier, elles ont perdu leurs formats universels.
L’envie d’écrire et de poster une carte aux proches est devenue presque comme une corvée. La carte a fait son époque. Peut-être qu’elle se sent un peu ringarde ? Aujourd’hui, les cartes postales du monde sont devenues trop fantaisistes, musicales, parfumées et même en chocolat. Quelle époque ! Il est temps de refermer l’album avec ses précieux souvenirs…

Du : 09-11-2015
Auteur : Hamid Dahmani
Source : Le Quotidien d'Oran (lequotidien-oran.com)

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