Les Timbres de Racim
Des timbres fascinants confectionnés avec des fragments de fils de soie aux couleurs vives et chatoyantes qui retracent la richesse historique de l’Algérie à travers son fabuleux patrimoine. Barberousse, la Princesse et la Gazelle, les Musiciens, le Cavalier, la Toilette de la Mariée et l’effigie de l’Emir Abdelkader sont des chefs d’oeuvres de l’harmonie magique de l’image sur une petite dimension en papier.
Mohamed Racim est né à la Casbah d’Alger. C’est un peintre qui a été formé par l’école des beaux arts d’Alger. Ses nombreux dessins dédiés aux timbres postaux de l’Algérie sont sans équivoques les plus belles réalisations artistiques produites au profit du patrimoine de la nation.
Mohamed Racim est né le 24 juin 1896 c’est un artiste doué avec un savoir faire étonnant qui va percer et émerveiller dés son jeune âge les passionnés de l’art. Très vite repéré on va lui confier de décoré par des illustrations des ouvrages du saint coran et des citations divines par des ornements appelés enluminures.
Il a également dessiné des étiquettes de produits cosmétiques tels le célèbre parfum « Zouai » d’Alger. Racim est surtout reconnu pour la maitrise de l’art de l’enluminure et ses superbes tableaux de peintures sur la miniature exposés aux musées des antiquités d’Alger qui ont fait le bonheur des visiteurs à l’occasion de grandes expositions Internationales.
TIMBRES POSTE DE L’ÉPOQUE COLONIALE
Son aventure avec les timbres poste va débuter sous l’ère colonial en 1937 avec un dessin sur l’exposition internationale de Paris de 1937.
Quatre (4) timbres poste avec des valeurs faciales différentes, numérotés sur le catalogue universel Yvert et Tellier : 127-128-129 et 130. Suivra ensuite toujours en 1937 une autre série de quatre timbres sur le centenaire de la prise de Constantine numérotés 131-132-133 et 134. En 1950 il dessine deux autres timbres imagés pour la poste sur le cinquantenaire de la présence française à In Salah et sur l’inauguration du monument sur l’Emir Abdelkader à Cacherou. (284-285).
En 1955 c’est un autre timbre représentant une famille sur les oeuvres de guerre qui est produit sous le numéro 330. En 1954 à la suite du terrible tremblement de terre qui a secoué la ville d’Orleansville (El-Asnam) il dessine pour la circonstance six(6) beaux timbres émis aux profits des sinistrés avec surtaxe ; 319-320-321-322-323 et 324. Cette dernière émission clôturera ses produits artistiques avec l’administration coloniale française de l’époque. Un bilan de 17 timbres poste ont été dessinés sous la signature de Racim durant l’époque coloniale entre 1937 et 1954.
TIMBRES POSTE DE L’ÉPOQUE INDÉPENDANCE
Après l’indépendance du pays, le peintre Mohamed Racim est sollicité en 1965 par l’administration postale nationale pour dessiner une série de trois (3) timbres sur le patrimoine artistique représentant des musiciens avec des costumes traditionnels et des instruments de musiques avec des couleurs sublimes, (R’bab et Luth)- (Derbouka et Tara)-(Princesse et Gazelle). Des timbres dans les deux langues l’arabe et le français et numérotés sur le catalogue Yvert et Tellier ; 411-412-413.
Des timbres confectionnés avec du papier mélangé avec fils de soie. Des timbres souvenirs d’une grande qualité artistique très recherchés par les collectionneurs.
En 1966 il dessine deux (2) de timbres dédiés à la journée du Moudjahid (20 aout) avec deux faciales et une surtaxe façonner avec des fils de soie ; 428 et 429.Toujours en 1966, il produit trois autres timbres représentant sur le premier thème un « Cavalier Arabe » et sur le suivant une « Toilette de la Mariée » et le dernier thème représentant le redoutable corsaire« Barberousse devant l’Amirauté ». 1967 c’est un timbre sur l’archéologie sur les fouilles de Sedrata qui est dessiné par Racim.
Entre 1966 et 1968 Mohamed Racim est chargé par l’administration postale de l’époque de dessiner pour l’usage postal courant une série de dix timbres (10) avec l’effigie de l’Emir Abdelkader avec différentes couleurs et valeurs faciales avec un très fort tirage ; 431-432-455-456-457-470-470A-470B-471 et 472. En 1970, Il dessine son ultime timbre sur l’année internationale de l’éducation une enluminure du peintre Racim, illustrant un hadith du prophète(QSSSL) « Demande la science du berceau jusqu’au tombeau ». Ce sera son dernier timbre poste dessiné pour Algérie poste. Mohamed Racim est un enlumineur émérite qui a illuminé la philatélie algérienne avec ses superbes et merveilleuses créations artistiques.
Il nous a offert du bonheur imagé et coloré exceptionnel dessiné sur des timbres. Le miniaturiste Racim est mort assassiné le 30 mars 1975.Il a produit 20 timbres poste de 1965 à 1970.
Du : 03-11-2015
Auteur : Hamid Dahmani
Source : Le Quotidien d'Oran (lequotidien-oran.com)