Epreuve d'Artiste

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Un peu de lecture

LA MÉDAILLE MILITAIRE
Cette décoration est des plus originales puisqu'elle récompense à la fois les soldats, gradés et sous-officiers et les généraux ayant commandé en chef devant l'ennemi.
Historique
Par décret du 22 janvier 1852, le Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte, quelques jours après la promulgation d'une nouvelle constitution lui donnant tous les pouvoirs, institue la Médaille Militaire. La création de cette décoration revêt une importance politique considérable. En effet, s'il replace l'effigie de Napoléon Ier sur l'insigne de la Légion d'Honneur, c'est sa propre effigie que Louis-Napoléon Bonaparte n'hésite pas à mettre sur cette médaille, avec son prénom gravé sur l'avers. La médaille est de plus surmontée de l'aigle impériale, tenant deux éclairs de foudre dans ses serres. Le message est clair : l'annonce du retour de l'Empire est évidente.
Mais cette décoration nouvelle répondait également à un besoin, ce qui explique son extraordinaire succès ultérieur jusqu'à nos jours. En France, il n'y avait jamais eu de décoration réservée à la troupe (et aux sous-officiers). Ainsi, beaucoup d'actions héroïques ne furent pas récompensées sous l'Empire et ce phénomène s'accrut avec la colonisation de l'Algérie sous le règne de Louis-Philippe.
Le 21 mars 1852 eut lieu, dans la cour des Tuileries, la première remise de Médailles Militaires à des sous-officiers et soldats, cités à l'ordre ou blessés. Le 10 mai 1852, la seconde remise eut lieu sur le Champ de Mars, devant la foule parisienne. Aux 1700 soldats et sous-officiers décorés s'ajoutèrent deux généraux, anciens de la Grande Armée, les comtes Reille et Vaillant, qui venaient d'être élevés à la dignité de Maréchal de France.
Il y aura, sous le Second Empire, 43 Médailles Militaires remises à des généraux et amiraux. La IIIème République garda ce système qui valorisait le corps entier des Médaillés Militaires. Le prestige de cette décoration fut encore renforcé par sa remise aux Maréchaux de la Première Guerre Mondiale. Le général Foch la reçut le 21 décembre 1916. Les généraux Joffre et Gallieni furent également décorés. Le symbole était très fort ; il arrivait qu'un général soit décoré par un soldat médaillé : ainsi, le général Lyautey fut décoré au Maroc par un sous-officier, l'adjudant Caviglioli.
On estime à un million le nombre de Médailles Militaires attribuées depuis sa création en 1852 à des soldats, marins, gradés et sous-officiers ou officiers de maistrance. L'administration de la Médaille Militaire a été confiée dès l'origine à la grande Chancellerie de la Légion d'Honneur.
Les bénéficiaires et les conditions d'attribution
La Médaille Militaire récompense les militaires et assimilés, non officiers. Elle peut aussi être concédée (par décret pris en Conseil des ministres) aux Maréchaux de France et aux officiers généraux, grand'croix de la Légion d'Honneur, qui en temps de guerre ont exercé un commandement en chef devant l'ennemi ou ont rendu des services exceptionnels à la Défense Nationale.
Elle peut être attribuée :
- à ceux qui comptent huit années de services militaires,
- à ceux qui ont été cités à l'ordre de l'armée quelle que soit leur ancienneté de service,
- à ceux qui ont reçu une ou plusieurs blessures en combattant devant l'ennemi ou en service commandé,
- à ceux qui se sont signalés par un acte de courage ou de dévouement méritant récompense.
Par ailleurs, le ministre de la Défense est autorisé à décerner la Médaille Militaire, soit directement, soit par voie de délégation, dans un délai d'un mois, aux militaires et assimilés, non officiers, tués ou blessés dans l'accomplissement de leur devoir.
En règle générale, les personnels non officiers ne peuvent concourir pour la Légion d'Honneur qu'après avoir reçu la Médaille Militaire.
La distinction
La médaille est une couronne de laurier d'argent qui entoure un médaillon d'or où figure l'effigie de la République, entourée d'un cercle d'émail bleu où sont inscrits les mots : ' République Française '. Au revers, la médaille porte au centre du médaillon d'or, entouré d'un cercle bleu, la devise : 'Valeur et Discipline'. Les feuilles et boutons de laurier sont liés de deux rubans entrecroisés en haut et en bas.
La médaille est suspendue à une bélière d'argent en forme de trophée d'armes (motifs : une cuirasse posée sur une ancre de marine, deux tubes de canons entrecroisés, une hache, un sabre ...).
L'insigne est suspendu à un ruban jaune bordé de vert des deux côtés.
La médaille Militaire se porte après la Légion d'Honneur (ou éventuellement l'Ordre de la Libération) et avant l'Ordre National du Mérite.
La fourragère de la Médaille Militaire et les autres bénéficiaires
La fourragère est un cordon tressé à la couleur (jaune et verte) de la Médaille Militaire. Le port de cette fourragère n'est pas le privilège des régiments et unités décorés de la Médaille Militaire. Il est réservé aux régiments et unités formant corps qui ont été cités 4 ou 5 fois à l'ordre de l'Armée. Le port de deux fourragères de la Légion d'Honneur et de la Médaille Militaire est réservé aux régiments et unités qui ont été cités 12 à 14 fois à l'ordre de l'Armée.
Les villes, emblèmes et collectivités peuvent également recevoir la Médaille Militaire, mais cette distinction est très rare. Le fanion de la 3ème compagnie du 1er RCP a ainsi été décoré au Liban le 8 novembre 1983 (cette unité avait perdu 58 soldats lors d'un attentat à Beyrouth).
De rares personnalités étrangères ont reçu la Médaille Militaire, ainsi Churchill décoré par Paul Ramadier, Président du conseil et médaillé militaire.