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Oran - El bahia
Importante station préhistori-que du nom d'Ifri (les cavernes). La ville aurait été foundée en 903 par des Marins d'Andalousie sur les territoires des Berbères Azdadja. On n'a pas de preuve qu'Oran ait remplacé un centre romain
Prospère sous les Almohades et les Ziyanides de Tlemcen, son port se partageait le trafic maritime avec Rachgoun et Honaïne.
Oran fut prise le 17 Mai 1509 par l'armée du Cardinal Ximenes, commandée par Pedro Navarro ; la place fut enlevée d'assaut au cri de Santiago y Cisneros : 4000 musulmans furent tués et 8000 emprisonnés, le Cardinal y fit son entrée sur une embarcation magnifique au-dessus de laquelle flottait une banderole brodée de la croix : les mosquées furent converties en églises, des hospices et des couvents fondés, les fortifications rétablies.
Les Espagnols restèrent sur Oran, ils seront maîtres de la ville jusqu'en 1708 ; le bey Mustapha Ben-Youssef, surnommé Bou-Chlarem (l'homme aux grandes moustaches) le fondateur de Mascara s'en empara alors et les Turcs s'y minèrent pendant 24 ans. Les espagnols revinrent en 1732 pour en sortirent définitivement après le grand tremblement de terre en 1792.
En 1791, à la suite d'un tremblement de terre (2.000 victimes) et des attaques du Bey de Mascara, le roi d'Espagne Charles VI négocia avec le Dey d'Alger la reddition d'Oran. La cité rendue à l'Islam devint la résidence du Bey de l'Ouest.
On pense que le nom 'Wahran' (Oran en arabe) vient du mot 'wahr' (lion) et de son duel (deux) Wahran (deux lions). La légende dit qu'à l'époque (vers l'an 900), il y avait encore des lions dans la région. Les deux derniers lions chassés se trouvaient sur la montagne près d'Oran et qui d'ailleurs s'appelle 'la montagne des lions'.
Il existe, devant la mairie d'Oran, deux grandes statuts symbolisant les deux lions en question.
Le Fort de Santa-Cruz surplombe la ville à près de 400 m de hauteur.
Architecture espagnole du XVI° siècle. Panorama unique sur Mers-El-Kébir, la ville, les collines du Sahel et la grande Sebkha d'Oran.
Lors de la terrible épidémie de choléra dans les années 1847, suite à une sécheresse dramatique de plusieurs mois, condamnant les populations d'Oran à des conditions de survie précaires, privation d'eau, de nourriture... ravageant la ville depuis des semaines et emportant la région avec une cruauté sans pareil, Monseigneur l'Evêque d'Oran pris l'initiative de mener en procession la statue de la Vierge suivie par toute la ville jusqu'au sommet de la colline d'Oran , nommée Mont de Murdjajdo.
Toute la foule implorait la Sainte Vierge pour la voir ramener la pluie par sa bonté. Suite à cette procession, la pluie se mit à tomber à nouveau et le choléra quitta la ville d'Oran ainsi que la région. En hommage à ces miracles, une chapelle fut construite sur la colline au pied du fort de Santa Cruz..
La colline est appelée communément Santa Cruz , à cause du fort du même nom, bâti par les Espagnols au 15 è siècle pour protéger la ville. Cette chapelle accueillit la Statue de la procession bénéfique, en son sommet. Malheureusement, frappée par la foudre à plusieurs reprises, il fallut abriter la vraie statue ouvragée en bois à l'intérieur et faire installer une copie à l'extérieur. Les vues d'Oran sont souvent présentées sous la protection de Notre Dame de Santa Cruz , patronne de la ville. Chaque année à l'Ascension, les Oranais et leurs voisins ( 10 000 personnes) partaient escalader ces sentiers pour Le pélérinage , certains faisaient le voeu de grimper les sentiers rocailleux sur les genoux et le faisaient en implorant une grâce surtout pendant les guerres. Familles rassemblées par cette marche, enfants emplis de joie, rires, patés de frita, et messe solennelle au sommet constituaient les images les plus colorées et heureuses de l'Année religieuse. L'allégresse de cette journée toujours mémorable trouve un écho formidablement immédiat dans les récits de ses acteurs ! La Statue de Notre Dame de Santa Cruz a été rapatriée avec grand soin à Nîmes où une véritable chapelle fût installée dans une grotte. C'est désormais un lieu de pèlerinage qui revêt également une mission de rassemblement fraternel. A noter les plaques nombreuses dédiées à la Sainte Vierge d'Oran pour la remercier de ses miracles, et scellées sur les parois de cette grotte, saisissant le passant.
L'abbé Clément, un père blanc, découvre par hasard, en 1892, dans le verger de l'orphelinat agricole de Misserghin, un gros bourg du Sud Oranais, un arbre étrange. Celui-ci résulte d'une greffe de mandarinier sur un bigaradier, cet oranger indien introduit en Méditerranée via l'Orient arabe. Frère Clément, le père de la clémentine, appellation approuvée dès 1902 par la Société algéroise d'agriculture, n'imagine pas sur le moment le devenir du petit fruit qu'il vient de déguster. La clémentine sera introduite en Corse avec succès par les pieds-noirs.