Document officiel

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Un peu de lecture

Pastoralisme
Après avoir transformé de façon radicale les conditions de vie et de travail des paysans dans les régions agricoles du pays, la Révolution agraire, dans sa troisième phase, s’adresse aux habitants des régions steppiques, à ceux qui vivent principalement de l’élevage pastoral.
La steppe est l’immense zone où, du fait de l’aridité du climat, aucune culture n’est possible sans irrigation, mais où une végétation permanente permet l’élevage ovin. C’est le «pays du mouton» qui s’étend au sud du tracé de l’isohyète des 400 mm de pluies en moyenne par année jusqu’à l’isohyète des 100 mm, au sud duquel commence le désert saharien.
Ainsi définie, la steppe couvre environ 20 millions d’hectares dont 15 millions seraient effectivement utilisables pour les troupeaux. On estime que sur la steppe vivent actuellement 8 à 10 millions d’ovins au minimum. Ce cheptel constitue la principale capacité de production de viande et de laine du pays.
Le troupeau est la ressource principale ou unique de 170 000 familles environ, l’élevage avec les activités qui lui sont directement liées étant la seule production importante des régions steppiques. L’exploitation de l’homme par l’homme est, dans les conditions de production de l’élevage pastoral, constante et particulièrement grave : le troupeau est très inégalement réparti, la moitié de l’effectif appartenant à 5% des éleveurs.
Les gros propriétaires de troupeaux les font garder par des bergers qui, n’ayant pas la possibilité de subsister autrement et ne pouvant se défendre du fait de l’isolement imposé par les conditions de vie dans la steppe, ne peuvent refuser les conditions draconiennes du contrat d’azela.
La misère des familles des bergers est encore accentuée par les contraintes propres à ce travail qui impose l’isolement et les déplacements constants au rythme de la recherche des pâturages. De fait, ces familles ont difficilement accès aux services sociaux et culturels, à l’école et aux soins médicaux. C’est à l’injustice de ces rapports sociaux que la Révolution agraire doit mettre fin dans la steppe et de façon définitive et radicale.
La Révolution agraire dans les régions steppiques a pour objectifs de transformer radicalement les rapports de production, les conditions d’utilisation des parcours et les conditions de vie des éleveurs. Elle doit mettre fin à l’exploitation des bergers et des petits éleveurs par les gros propriétaires en appliquant le principe : «Les pâturages et le cheptel à ceux qui les rendent productifs par leur travail et qui en vivent directement».
La Révolution agraire en milieu pastoral, c’est également un programme spécial d’aménagement et de mise en valeur pour réaliser une meilleure utilisation des parcours, reconstituer le sol et le tapis végétal, supprimer les causes actuelles de dégradation des pâturages.