Non dentelé
Un peu de lecture
Peintures rupestres du Tassili N’Ajjer
Le Tassili N’Ajjer abrite des milliers de peintures et gravures rupestres. Les fresques peintes sur les parois des abris-sous-roche, au pied des falaises qui bordent les oueds à sec, et les figures gravées sur des dalles ou des blocs représentent des animaux aujourd’hui disparus de ces latitudes et des scènes de vie quotidienne qui contrastent avec le désert actuel.
Elles attestent d’un climat, de conditions de vie et d’un peuplement bien différents il y a quelques millénaires. Bien qu’on ne puisse pas dater exactement les rupestres, on a établi cependant une chronologie relative par comparaison et étude de leurs superpositions. Ils sont à rattacher à l’époque néolithique qui a dû débuter au Sahara il y a à peu près 10 000 ans et sont l’oeuvre de peuples et de groupes successifs qui se sont adaptés aux conditions de plus en plus difficiles du désert.
Le mouflon de Tan Zoumaïtak est de la période archaïque dite des «têtes rondes» ; il est peint sur une paroi qui porte de très nombreuses superpositions.
Les peintures de cette «école» sont énigmatiques, souvent géantes, accompagnées de signes divers et de personnages masqués.
Le mouflon y est fréquent et l’artiste a toujours attaché une grande importance aux cornes de l’animal. Le mouflon est encore présent au Tassili où son espèce est protégée car menacée de disparition.
Les trois autres sujets sont à rattacher à la période bovidienne que l’on situe entre 4 000 et 2 000 ans environ avant l’ère chrétienne.
Les peintures de cette période sont très nombreuses, de styles variés, mais toujours d’un réalisme extraordinaire. La faune représentée est dominée par les grands troupeaux de boeufs dont le magnifique troupeau polychrome de Jabbaren est un exemple frappant.
Il est exceptionnel par sa palette très riche : toutes les couleurs sont obtenues à base de produits minéraux : ocre, schiste, kaolin. La vache unicorne de Jabbaren est aussi typique de cette période. Les boeufs sont toujours d’un dessin parfait et les peintres donnaient beaucoup d’importance au cornage de leurs bêtes, représentant leurs diverses formes naturelles ou provoquées par l’homme.
Les bovidés d’Iherir sont d’un style un peu différent. Les thèmes sont les mêmes que dans le reste de la période bovidienne : la composition et le dessin sont encore plus souples et imaginatifs. L’artiste a utilisé ici une anfractuosité de la roche dans laquelle ses boeufs donnent l’air de s’abreuver.