Feuille entière

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Un peu de lecture

Centenaire de la mort de l’Emir Abdelkader
Abdelkader, quatrième fils d’Abdelkader Mahieddine, est né en 1808 à Mascara, sur les rives de l’oued Hammam, près de Mascara. Très jeune, il fréquente assidûment l’école coranique et les zaouïas pour acquérir les connaissances et les sciences les plus diverses tout en portant un intérêt jamais démenti à la poésie et à la prose arabes.
Passionné de théologie et fervent lecteur des oeuvres littéraires arabes, Abdelkader prend contact avec les intellectuels d’Orient lors de son pèlerinage à La Mecque en 1826. Son périple, qui dure deux ans, a énormément ému le jeune Abdelkader. C’est à ce moment-là qu’il ambitionne de devenir un grand savant, un destin qui se brise sur les rochers de l’histoire alors que les événements se précipitaient dans son pays.
Le débarquement des troupes françaises en 1830 crée une situation nouvelle qui transformera fondamentalement la vie du jeune Abdelkader. Il s’empresse de rallier la résistance et c’est sous les murs d’Oran qu’il sera blessé dans une des premières batailles face à l’invasion française.
Le 22 novembre 1832, un congrès des tribus de la région de Mascara prête allégeance à Abdelkader fils de Mahieddine. Agé de 24 ans à peine, il devient émir.
Abdelkader, le poète sensible, fait montre de compétences rares, qui tiennent du génie, en tant que guerrier et chef d’Etat. En dépit de la disproportion des forces, Abdelkader le combattant va affronter l’ennemi, infligeant de lourdes pertes à l’envahisseur. Une connaissance minutieuse du terrain et des stratégies militaires de l’époque, une intelligence brillante et une fougue sans égale vont permettre aux forces algériennes à peine fédérées de gagner de grandes batailles.
Au plan diplomatique, Abdelkader le chef d’Etat commence à s’assurer des appuis à l’étranger. Il signe des transformations sociales et morales importantes qui répondent à la plus grande urgence du moment : défendre la patrie.
Son Etat, il le conçoit centralisé avec une armée permanente et une administration salariée. Abdelkader ne fait pas que la guerre. Après ses victoires, il transige avec l’ennemi et prend le temps d’organiser la production et le commerce tout en mettant en place une véritable industrie de guerre.
La violation par la France des accords de paix en 1839 pousse l’Emir et son armée à entrer dans une guerre de résistance qui durera huit ans, et ce, malgré une supériorité évidente en moyens chez l’ennemi. En 1847 s’achève la période de résistance avec une reddition sous conditions.
C’est ainsi que commence pour l’Emir Abdelkader un long exil qui va le mener en France, en Turquie et finalement à Damas, en Syrie, où il décédera le 22 mai 1883.
Après l’indépendance nationale, la dépouille de l’Emir Abdelkader est rapatriée à Alger le 5 juillet 1966 et inhumée au cimetière d’El Alia aux côtés des martyrs de la Révolution. La commémoration du centenaire de la mort de l’Emir Abdelkader est l’occasion pour le peuple algérien de revivre une glorieuse épopée. Celle d’un héros national qui n’a cessé sa vie durant de lutter pour donner à la nation arabe sa place parmi les grandes nations et au peuple algérien son droit le plus légitime à la souveraineté nationale.