Variété n° 838a non dentelé sur 2 côtés

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Un peu de lecture

Casbah d’Alger
Haut lieu d’histoire et de civilisation, la Casbah d’Alger a été et demeure des siècles après son édification le symbole concret d’une harmonie entre un art architectural, un mode de vie et les valeurs musulmanes.
Fondée durant la deuxième moitié du Xe siècle par Bologhine Ibn Ziri, Alger était appelée El Djazaïr en raison des îlots qui se trouvaient au large et qui, reliés à la terre ferme, forment aujourd’hui la jetée de l’Amirauté.
Au milieu du XVIIe siècle, cent mille habitants vivaient dans cette cité composée de plusieurs quartiers. Chaque quartier avait son souk, sa mosquée, ses fontaines, ses palais et ses demeures très fonctionnelles et adaptées aux moeurs locales et au climat méditerranéen.
De très belles mosquées telles que Djamaâ Djedid, Djamaâ El Kebir, Sidi Abderrahmane quadrillaient la ville, attestant ainsi de l’attachement aux valeurs islamiques. Lieu de résidence et centre industriel, la Casbah était organisée en quartiers relativement autonomes et spécialisés dans la production de biens et services nécessaires à la vie quotidienne des habitants.
Chaque corporation de métier était placée sous le patronage d’un saint dont elle célébrait la fête par des réjouissances communes. Ce cadre et cette organisation de vie sociale conféraient à la Casbah une unité du tissu humain en symbiose avec les pratiques économiques, religieuses et culturelles de la population.
Rues piétonnières, galeries intérieures, éclairement des maisons et lieux publics s’imbriquent de manière cohérente et agréable sans heurter l’homme dans cette cité où l’art et la religion constituent les charpentes de la société.
Durant la guerre de libération, son architecture, sa structure physique, l’attachement historique de ses fils à la liberté et à l’éthique musulmane firent de la Casbah un haut lieu de lutte et de résistance farouche aux forces coloniales. Organisation politique, mobilisation des masses, ravitaillement, fabrication de bombes, acheminement d’armes, caches secrètes, impression de tracts et bien d’autres actions révolutionnaires avaient pour siège la Casbah d’Alger. Face à cette citadelle imprenable et à son organisation matérielle et humaine, les forces d’occupation essuyèrent des revers cinglants.
Aujourd’hui patrimoine historique national, la Casbah fait l’objet d’études et de programmes importants de restructuration et d’aménagement pour sa sauvegarde de l’usure du temps. Rénovation de son tissu urbain, réfection des demeures et des sites historiques et culturels sont actuellement menées au profit de la Casbah par les autorités publiques.
Ce vaste plan permettra de sauvegarder ce patrimoine d’une richesse culturelle et historique inestimable et de valoriser ce témoignage probant du génie propre au peuple algérien.