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Un peu de lecture

1er Colloque international sur le philosophe algérien Augustin
Dans le cadre de la célébration, en 2001, de l’Année internationale du dialogue entre les civilisations, décidée par l’ONU, l’Algérie honorera la figure du génie universel et homme de dialogue que fut le philosophe algérien Augustin. Organisé à l’initiative de M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République algérienne, et en partenariat avec la Confédération suisse, le premier colloque international, qui se tiendra du 1er au 7 avril 2001, aura pour thèmes «Augustin et africanité» pour souligner son attachement à sa patrie, la Numidie (l’Algérie d’aujourd’hui), et «Augustin et universalité» pour mettre en relief la dimension universelle de sa pensée. Aurélien Augustin est né à Tagaste (Souk Ahras) en 354 après Jésus-Christ, deux siècles avant la révélation du Coran. Il mourut à Hippone (Annaba) en 430.
Philosophe, écrivain de génie, théologien, polémiste, mystique, saint Augustin fait partie des grands penseurs ayant marqué d’une forte empreinte l’histoire de la pensée humaine. De son vivant, il jouissait d’une grande renommée à travers tous les pays du Bassin méditerranéen. Son oeuvre est immense et certains de ses ouvrages sont de circonstance et d’inspiration polémique (par exemple contre les manichéens, les donatistes et les pélagiens). Outre ses deux ouvrages, les Confessions et La Cité de Dieu, il faut citer les 224 lettres écrites entre 386 et 429, les 700 sermons et les traités de théologie (Les Ordres) dogmatique et morale, les oeuvres pédagogiques et exégétiques. Ses écrits figurent parmi les plus traduits et font l’objet de recherche et d’enseignement dans les institutions scientifiques et religieuses des cinq continents.
Plus de 500 ouvrages et articles ayant pour sujet saint Augustin et son imposante oeuvre sont publiés chaque année dans les principales langues du monde. Le colloque est placé sous le haut patronage du Président de la République algérienne. Son organisation a été confiée au Haut Conseil islamique (Alger), à l’Université de Fribourg (Suisse) et à l’Institut des études augustiniennes (Rome). Un Comité préparatoire international est chargé de veiller à l’organisation de ce colloque qui se déroulera en deux sessions, la première à Alger du 1er au 4 avril 2001 et la seconde à Annaba du 5 au 7 avril. Il comportera des conférences et une grande exposition ayant trait à la vie et à l’oeuvre de saint Augustin. Des publications documentaires et CD-ROM seront produits à cette occasion. Des visites guidées auront lieu sur divers sites connus, à Tagaste (Souk Ahras), à Madaure (M’daourouch) où il fut écolier, à Calama (Guelma) où a vécu son plus fidèle ami, disciple et biographe Possidius et enfin à Hippone (Annaba) où il fut évêque et vécut pendant 39 ans (de 391 à 430).
Les deux timbres-poste représenteront l’un l’effigie de saint Augustin enfant d’après une statue trouvée dans le théâtre de Madaure et conservée au musée de Guelma et l’autre une mosaïque du IVe siècle après Jésus-Christ traitant de concorde et de paix, disponible au musée de Tipaza.
La basilique Saint Augustin
La basilique Saint-Augustin domine le site archéologique d’Hippone, actuellement Annaba. Elle fut mise en chantier à partir de 1881 sur une idée grandiose de l’évêque Dupuch, grand admirateur de saint Augustin, qui arriva à Annaba en 1839. Le projet prévoyait une église bien intégrée dans l’histoire et dans le milieu naturel et culturel d’Hippone et ses environs. Du haut de son promontoire, elle surplombe de son port majestueux la vaste plaine étendue à ses pieds et l’admirable baie de Annaba limitée par la ligne des deux caps qui l’encadrent. Dans un style d’inspiration arabo-byzantine, la basilique d’aujourd’hui a été bâtie avec des marbres tirés du sol algérien. Un coffre berbère de 300 ans fait office d’autel, évoquant les origines de saint Augustin.
Une portée universelle
L’université de Fribourg est partie prenante du 1er colloque organisé en Algérie sur le philosophe Augustin, à l’initiative du Président de la République. Fribourg entretient depuis longtemps des liens très étroits avec saint Augustin. Dom Morin, éditeur de sermons découverts au début du XXe siècle, l’abbé Dutoit, chroniqueur d’Augustin dans La Liberté, et Othmar Perler, auteur des Voyages de saint Augustin, sont autant de figures fribourgeoises qui ont marqué la recherche augustinienne. Le flambeau a été repris par Otto Wermelinger du Séminaire de patristique de l’Université de Fribourg. Organisateur d’un colloque sur saint Augustin et le manichéisme en 1998, il participe également au colloque d’Alger.