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Un peu de lecture
Poètes Algériens d'Expression Orale
L’Algérie possède un patrimoine de poésie populaire aussi riche que varié, tant en amazigh qu’en arabe dialectal. Cependant, une grande partie, précieuse et rare, demeure orale, puisqu’elle repose sur le bouche à oreille ce qui l’expose souvent à l’oubli.
Des noms illustres ont laissé, à travers les siècles, une empreinte indélébile dans la mémoire collective, et continuent de susciter l’intérêt et l’admiration de ceux qui approchent leurs œuvres.
Aissa El-Djarmouni (20 ème siècle)
Aissa Ben Rabah Merzougue, plus connu sous le nom d'Aissa El-Djarmouni, est né à Sid R'ghiss, Oum El Bouaghi, en 1886. Issu d'une famille de paysans sans terre, de la tribu des Ouled Amara (Djeramna), il connut dans sa jeunesse la misère, la guerre et l'oppression. Etant analphabète, il chantait tout ce qu'il ressentait sans composition, aidés par les poètes Boufrira, Cheikh Mekki Boukrissa, Hadj Djebbari.
Il débute dans la chanson vers 1910, accompagné de sa troupe constituée de Hadj Mohamed Ben Zine, Miloud Guerichi (flûtistes) et Mohamed Ben Derradji (berrah), sillonnant l'Algérie et le Maghreb. Il enregistre deux disques à Tunis ainsi qu'une dizaine d'autres à Paris. Il réalisera plus de trente enregistrements, des centaines d'oeuvres ainsi que des dizaines de représentations publiques, dont une à l'Olympia en 1937. Il meurt en 1945 laissant un riche héritage à la chanson algérienne.