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Cheikh Mohamed Ameziane Belhaddad
Cheikh Mohamed Ameziane Belhaddad est né au village de Seddouk Oufella aux environs de 1790. Son père s'occupe de son éducation et de son instruction, décelant en lui des indices d'une grande personnalité.
Après avoir acquis quelques connaissances à l'école coranique que son père a fondé, medersa du village, il s'affilia à la zaouïa des chechtoula aux Ait-smaïl (Boghni Tizi-ouzou), il se consacra à l'étude du soufisme, il devient, ainsi, Moqaddem de la Tarîqa Errahmania.
Il est revenu à Seddouk où il fut choisi par la population pour être Imam et enseignant à la mosquée. Son assiduité à assumer ses missions fera de lui le « khalif », cheikh Suprême, de la Tarîqa Errahmania en 1857.
Cheikh Belhaddad a toujours considéré que la résistance et la lutte du peuple Algérien étaient nécessaires mais a toujours jugé qu'il fallait se préparer sérieusement auparavant. Pour lui, lancer des populations dans des combats inégaux contre les forces colonialistes exposeraient le peuple Algérien à une extermination fatale.
Le 08 Avril 1871, aidé par ses enfants, il se rend au marché de Seddouk où une foule immense l'attendait pour l'écouter dire à la fin de son discours cette phrase devenue célèbre « avec la volonté de Dieu, nous jetterons les colons à la mer comme je jette ma canne à terre », joignant le geste à la parole, il la jeta devant cette foule en colère.
Il leva une armée que les officiers français de l'époque estimaient entre 150.000 et 200.000 combattants, alors que les sources algériennes l'estimaient à 300.000 hommes. Il confia le commandement de ces troupes à ses deux fils. Les deux prennent la tête d'une véritable résistance et combattirent avec acharnement.
Le 13 Juillet 1871, Cheikh Mohamed-Ameziane Belhaddad fut mis en résidence surveillée à Seddouk par l'administration coloniale pour être conduit le 18 Juillet 1871 à Bordj-Moussa (actuel musée de Béjaia), puis au tribunal militaire de Constantine qui le condamna à cinq ans de prison, il décéda le 29 Avril 1873 à la prison d'El-Koudiat (Constantine) à l'âge de 83 ans.
Bien qu'il ait émis, avec insistance, le vœu d'être enterré dans son village natal, l'administration coloniale le priva de cette dernière volonté. Il fut enterré par la population locale et les adeptes de la Tarîqa Errahmania au cimetière central de Constantine.