Enveloppe premier jour (FDC)

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Un peu de lecture

Après une longue attente qui a duré cent soixante dix (170) ans, l’Etat Algérien a récupéré la première partie des restes mortuaires de 24 martyrs parmi les chefs de la résistance populaire contre l’occupation française de l’Algérie, qui étaient conservés au musée d’histoire naturelle à Paris, grâce à d’importants efforts couronnés par l’annonce du Président de la République, Abdelmajid Tebboune, du rapatriement des restes mortuaires de nos valeureux martyrs au pays, le vendredi 4 juillet 2020, à bord d’un avion militaire escorté par un escadron d’avions de chasse des forces armées aériennes algériennes, en provenance de France.
Les restes des héros de l’Algérie ont eu droit à un accueil officiel de la part des grands responsables de l’Etat, à leur tête le Président de la République, chef suprême des forces armées, ministre de la défense nationale. Ils ont été inhumés au carré des martyrs du cimetière d’EL Alia à Alger, après qu’un dernier hommage leur a été rendu par le peuple, dans une ambiance solennelle empreinte de sentiments de fierté, de respect et de révérence, le 05 Juillet coïncidant avec la célébration du cinquante-huitième anniversaire de l’indépendance.
Parmi les vaillants résistants nationaux rapatriés, qui ont baigné la terre d’Algérie de leur sang, nous retrouvons les martyrs Mohamed Elamdjed Ben Abdelmalek plus connu par « Cherif Boubaghla », et le commandant de la révolte des Zâatchas, le Cheikh Ahmed Bouziane.
Pour ce qui est de Mohamed Elamdjed Ben Abdelmalek, plus connu sous le sobriquet « Cherif Boubaghla ». Venant des régions ouest, il s’installa à Sour El Ghozlane en 1849. Il a tout d’abord enseigné le Coran aux enfants, et en même temps soignait les malades. Connu pour sa réprobation et son total rejet de l’occupation française, il ne manquait pas d’inciter ses compatriotes à lui résister et à la combattre, attirant ainsi l’attention des autorités coloniales au début de l’année 1851, par son activisme assidu, et un mandat d’arrêt fut lancé à son encontre l’accusant de subversion et d’incitation à la rébellion. Il réussit à s’échapper et prît refuge à Kalaat Beni Abbes, qu’il a par la suite quitté pour la tribu de Melikech, le 24 février 1851, en faisant sa base arrière pour affronter les forces de l’occupation. Il remporta sa première victoire le 02 Mars de la même année contre les forces de l’officier Beauprêtre, Gouverneur de Beni Mansour.
Le martyr a intensifié ses attaques sur les villages soumis aux autorités françaises durant la période allant du 24 Mars au 04 Avril, réalisant des victoires impressionnantes. Aussi, tenant à étendre la résistance aux différents coins du pays, il chargea un groupe de messagers de se rendre à Médéa, El Asnam, Miliana, et d’autres régions pour appeler à résister à l’occupation française.
Mohamed Elmdjed Ben Abdelmalek a aussi conduit la résistance en Kabylie à partir d’Août 1851, résistance qui s’étendit après que la valeureuse martyre Lala Fatma N’ Soumer l’eut rejoint. Il tomba en martyr le 26 Décembre 1854, décapité sa tête fut exposer sur un piquet.
Pour sa part, le chef de la révolte des Zâatcha, Cheikh Ahmed Bouziane, entama son action résistante en Mai 1849 lorsqu’il écrivit à plusieurs chefs des tribus de la région des Zâatcha à Biskra (sud est de l’Algérie) pour les inciter à la révolte.
Cheikh Bouziane fit de l’oasis des Zâatcha, située prés de ville de Tolga qui se trouve à environs 40 KM de Biskra, le fief de la résistance à l’occupation française. Avec le soutien d’hommes libres, il la fortifia et se prépara à affronter l’ennemi. L’oasis fût assiégée une première fois le 16 juillet 1849, un siège qui se solda par un échec grâce à la farouche résistance de l’oasis et l’arrivée de renforts des âarchs, tribus et zaouias.
Les français enregistrèrent de lourdes pertes dans leurs rangs, et le gouverneur de Biskra « Saint Germain » notamment fut tuer lors de la bataille de Oued Braz au Zab de l’est, le 21 Septembre 1849. Cette débâcle a provoqué l’ire des forces d’occupation françaises qui dépêchèrent le Gouverneur de Constantine en personne, l’officier Herbillon, et envoyèrent avec lui environs 4000 soldats pour écraser la résistance des Zâatcha.
Le plan adopté par cet officier, fait d’opérations d’extermination et de sabotage méthodique des palmiers de l’oasis, de ses maisons et de ses habitants, le 28 Novembre 1849, donna lieu à un massacre odieux et ignoble. Les français coupèrent environs 10. 000 palmiers, tuèrent environs 1000 habitants de l’oasis, et ont achevé les blessés, les vieillards et les nourrissons, dans une scène macabre et répugnante.
Les français exécutèrent Cheikh Bouziane et Cheikh Moussa El Derkaoui, ainsi que le fils de Bouziane, âgé d’à peine 17 ans, puis les ont décapités. Ignorant la sacralité des corps des défunts, les soldats de l’occupation ont exposé les crânes des valeureux martyrs aux portes de Biskra, comme forme de revanche mais aussi afin répandre la peur et la terreur parmi la population. Les crânes furent ensuite transférés au musée de l’homme à Paris.