Timbre n° 304

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Caractéristiques

N° Y&T : 304
N° Dallay : 306
Thème : En l’honneur du Corps de Santé Militaire
Représentant : Effigie du Dr. E. Million
Date d'émission : 4/01/1953
Prix Facial : 25 fr.
Thématique
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Un peu de lecture

Dr. Eugène Millon (1812-1867),
Pharmacien en Chef de l'Armée de l'Algérie,
Chimiste, Agronome, Professeur.
Eugène Millon, né à Châlons-sur-Marne en 1812, est le personnage le plus marquant parmi les pharmaciens de l'Armée d'Afrique. Dans le domaine de l'alimentation, il fut le digne successeur de Parmentier, et le précurseur de Balland. Après un séjour de quelques mois en Algérie, en 1835, pendant lequel il participa à la lutte contre l'épidémie de choléra, il fut reçu médecin (août 1836). Mais, attiré par la chimie, il s'orienta, à la fin de 1837, vers la pharmacie. Après divers postes en province, il accédait, le 19 mars 1841, à la suite d'un brillant concours, au titre de professeur de chimie au Val-de-Grâce. Il s'était déjà distingué par des travaux scientifiques de valeur lorsque, brutalement, il fut envoyé, en 1847, en disgrâce à l'hôpital militaire d'instruction de Lille. Irrité par une telle mesure, il s'adonna à l'ëtude de questions agricoles, économiques et sociales, et devint un ardent publiciste. Ses opinions libérales inquiétant le gouvernement, il fut muté à Alger en 1850. Il poursuivit ses recherches sur le blé commencées à Lille. Il envisagea la création d'un institut algérien, destine à substituer à la pratique routinière et empirique des Arabes, tant dans l'agriculture que dans certains travaux artisanaux, les bienfaits de la technique française.
Cet institut ne vit jamais le jour Mais, savant hors de pair, d'un esprit génial et brillant, Millon fut le guide et le conseiller écouté et désintéressé de tous, de l'Européen et du Musulman, du dernier des fellahs ou des artisans jusqu'aux gouverneurs Pélissier et Vaillant.
Million a marqué l'agriculture et l'industrie algériennes d'une empreinte ineffaçable. Toutes les ressources, toutes les productions du pays ont retenu son attention : il améliora les conditions de détention des grains qui s'altéraient dans les silos arabes humides et perméables ; il perfectionna les méthodes de mouture indigène ; il mit au point les techniques de vinification ; il étudia la qualité des laits d'Algérie ainsi que les condition de leur production et de leur vente ; il analysa de nombreuses eaux potables ou minérales; il s'intéressa à la production et au commerce des sangsues; aux différentes questions d'hygiène générale ; il s'efforça de développer la culture des plantes aromatiques et d'obtenir une meilleure extraction des parfums.
A proximité de l'hôpital du Dey, sur la route de Bouzaréah, dans un ravin pittoresque qu'il appelait le Frais Vallon il avait établi une petite ferme où il passait ses rares moments de loisirs. En 1865, lorsqu'il prit sa retraite, il partit pour Paris, afin de reprendre les travaux de chimie qu'il avait dû interrompre. Il devait y mourir en 1867, à cinquante-cinq ans. Lors de la publication des résultats de l'analyse de l'eau ferrugineuse froide du Frais Vallon, qui jaillissait près de sa ferme, il exprima des idées hardies sur la possibilité d'utiliser les propriétés thérapeutiques des eaux minérales algériennes, déjà connues des Romains mais tombées dans l'oubli. Millon n'était pas seulement le chimiste avisé que beaucoup connaissent. Il était aussi un économiste éminent, un technicien habile et un apôtre convaincu des réformes sociales. Au cours des quinze années passées en Algérie, il a apporté une contribution immense à l'oeuvre économique et sociale de la France en ce pays.