Timbre n° 313A

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Caractéristiques

N° Y&T : 313A
N° Dallay : 316
Thème : Cour Mauresque du Musée du Bardo
Date d'émission : 10/10/1955
Prix Facial : 10 fr.
Thématique
Type Musée du Bardo Consulter les timbres de cette thématique
Architecture > Maisons Consulter les timbres de cette thématique
Histoire > Période Ottomane 1515-1830 Consulter les timbres de cette thématique
Ville > Alger Consulter les timbres de cette thématique





Un peu de lecture

Le Musée National du BARDO
SITUATION
Sur les coteaux verdoyants du domaine de Mustapha, se détachent plusieurs tâches blanches des villas de campagne.
Anciennes villas du Fahs d’Alger Ottoman, ces résidences d’été édifiées dans la proche banlieue de la capitale, étaient porteuses d’une coutume qui consistait pour les familles aisées, à aller passer à la campagne les mois chauds de l’été.
Se trouvant, autrefois, dans les faubourgs du vieil Alger, elles sont englobées par la ville moderne et inscrites dans un nouveau tracé urbain, aujourd’hui.
Bordant l’ancienne route de Laghouat une des artères matrices appelée communément la rue Didouche Mourad, une de ces villas apparaît, le Bardo.
HISTORIQUE
Sur le passé de cette belle villa algéroise, les récits sont assez confus.
Toutefois, se devant de se satisfaire de quelques indices, nous nous rapporterons aux récits de Lucien Golvin qui lui même puise ses sources chez Henri Klein dans ses Feuillets d’El Djazair.
La villa aurait été bâtie au XVIII siècle. Elle est attribuée à un prince Tunisien exilé, identifié dans le personnage du Prince « Mustapha Ben Omar ».
Cette origine expliquerait probablement le nom de « BARDO » que porte la villa .Interprété par Klein, ce nom est une déformation du « PRADO » ; somptueuse villa d’été qu’habitaient les Beys dans la banlieue de Tunis et dont la possession revient aux Sultans Hafcides, dés le XV siècle.
Affectée, dés 1830 date de la conquête française, au général Exelmans, la villa aurait appartenue aux propriétaires suivants :
• Monsieur Lichetlin en 1846.
• Monsieur Baccuet en 1851.
• Monsieur Grauby en 1868.
• Madame Aziza Fao, fille de Bacri en 1874.
En 1875, la villa arrivait dans les mains de Ali Bey, Agha de Biskra.
Fort fortuné, cet homme de goût apportera bien des modifications à la villa. Sans toutefois déflorer les lieux, il importa les faïences les plus riches de Hollande, de Tunisie et du Maroc, d’Iran et de Turquie. Le goût de Ali Bey le fit dresser des fresques élégantes.
Par ailleurs, il agrémenta les jardins des plus belles et luxuriantes frondaisons où se mêlent flore tropicale et feuillage familier. Il construisit des communs dans la partie basse de la résidence où il aménagea remises et écuries. Dans des conditions qu’il aurait été souhaitable de connaître, Ali Bey vendit la villa à Mr Joret qui devient propriétaire en 1879.
Epris d’art et de musique, ce propriétaire passionné ajouta à la parure des salles qu’il enrichit avec des collections belles et précieuses.
Le luxe du mobilier s’allia à l’élégance des porcelaines, le ton des tapis polychromes releva la subtilité des soies brodées…
A toutes ces choses s’ajouta le charme des collections de lampes, de braseros, de coffres, d’instruments de musique…etc. toutes venues d’Orient, de Perse, d’Italie de Tunisie et du Maroc.
Cette emprise était d’autant plus grande pour l’histoire ; un goût qui lui valut l’acquisition d’une collection riche en préhistoire.
Pour abriter ces collections de valeur, Mr Joret accommoda la villa à ses besoins. Il adjoignit à la partie basses de larges passages taillés dans les murs aux plafonds vitrées.
On lui attribue d’autres adjonctions dans la villa dont une grande salle donnant sur une cour supérieure. D’après les récits historique, cette salle qui reçoit de bien belles collections d’ethnographie rurale, était destinée à être une « Salle de Collations » ; une salle où résonnent encore les plus belles notes de piano.
Ces adjonctions qui se sont fondues dans la masse du monument et ont préservé la partie originelle ont valu à Mr Joret les félicitations du Comité du Vieil Alger lors de sa visite à la villa en 1912/1913, pour sa conservation et son respect de la nature des lieux.
Les éléments nouveaux introduits par Mr Joret n’étaient pas seuls à se stratifier dans l’organisme « Villa ».
A la mort de Mr Joret, la villa revenait de droit à Mme Frémont sœur et héritière de Pierre Joret, jusqu’en 1926 date à laquelle la villa du BARDO fut cédée aux domaines.
Ce n’est qu’en 1930 que la villa devint le Musée d’Ethnographie et de préhistoire.
Pour cette nouvelle vocation, d’autres modifications se sont produites.
Par manque de sources et insuffisance des renseignements, l’attribution de ses rajouts reste secrète.
L’important à retenir dans cette évolution diachronique , est que dans toute pratique sur les espaces différenciés du Bardo, qu’elle soit attribuée à Mr Joret ou autre, la cohérence du lieu ne fut pas attaquée n’eut en rien perdu de sa potentialité et son homogénéité.
De par sa richesse architecturale et historique, la villa fut classé « Monument Historique » le 01 Septembre 1985.
Le 12 Novembre 1985, le Musée fut institué « Musée National » à vocation internationale en vertu du décret N° 85-280 portant création dudit Musée.