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Caractéristiques
N° Y&T : 432
Thème : Retour des Cendres de l'Emir Abdelkader
Représentant : Effigie de l'Emir Abdelkader
Date d'émission : 01/11/1966
Prix Facial : 0,95 DA
Thématique
Personnalités
Personnalités > L'Emir Abdelkader
Personnalités > Résistances 1830-1954
Histoire > Période Coloniale 1830-1954
Un peu de lecture
Emir Abdelkader
Le 5 juillet 1966, le peuple algérien célébrait dans le recueillement et le respect le retour des cendres de l’Emir Abdelkader, ensevelies dans le carré des martyrs du cimetière El Alia. La dépouille de l’Emir Abdelkader, mort le 22 mai 1883 à Damas, en Syrie, avait reposé durant plus de quatre-vingts ans dans l’ancienne capitale des Omeyyades.
Abdelkader Ibn Mahieddine naquit en 1808 à Mascara dans un milieu d’études et de piété. Sa jeunesse fut studieuse. Il s’initia aux sciences dès son jeune âge. Les cheikhs et les tolbas de la zaouïa paternelle lui firent découvrir et apprécier les oeuvres des poètes et des écrivains arabes.
Féru de théologie, amoureux des lettres, il prit contact avec les intellectuels d’Orient lors du pèlerinage qu’il fit à La Mecque en 1826. Le voyage qui devait durer deux ans impressionna vivement le jeune Abdelkader. Dès lors, il eut pour ambition de devenir un grand savant. Mais les événements allaient briser son rêve et décider de son destin. Le malheur s’abattit sur son pays avec le débarquement colonialiste du 5 juillet 1830.
Abdelkader fut un des premiers à se battre sous les murs d’Oran où il fut blessé. Et le 22 novembre 1832, il fut élu Emir par un congrès des tribus de la région de Mascara. A peine âgé de 24 ans, Abdelkader, que rien ne semblait destiner à l’art de la guerre, allait montrer qu’il était non seulement un poète très sensible, mais aussi un remarquable guerrier et un chef d’Etat ingénieux.
En tant que combattant, Abdelkader a pu, avec des moyens dérisoires, infliger de lourdes pertes à l’envahisseur. Sa connaissance du terrain et des stratégies guerrières de l’époque, son intelligence et sa fougue ont permis aux forces algériennes de remporter de grandes victoires…
L’ennemi voyait en lui «un adversaire redoutable et un guerrier résolu». En même temps, l’Emir s’efforça de rassembler les terres algériennes en mettant fin à la trahison des féodaux, soucieux de défendre davantage leurs intérêts que leur patrie. C’est ainsi qu’à la fin de 1838, mis à part les points contrôlés par le corps expéditionnaire français, Abdelkader exerçait son autorité sur toute l’Algérie.
Comme chef d’Etat, Abdelkader commença par s’assurer des appuis extérieurs. Il imposa ensuite des transformations sociales et morales qui répondaient à la plus importante des aspirations du moment : défendre le territoire national. En détruisant les structures mêmes de la féodalité, il jeta les bases d’un Etat centralisé avec une armée permanente et un gouvernement de fonctionnaires rétribués.
Tantôt guerroyant, tantôt transigeant avec l’ennemi, il organisa le commerce et créa une véritable industrie de guerre. Mais la supériorité numérique et l’armement perfectionné du corps expéditionnaire devaient venir à bout de ce valeureux guerrier. Il offrit sa reddition à des conditions qu’il choisit lui-même et qui furent acceptées. Malgré la captivité et l’exil, l’Emir resta toujours fidèle à lui-même et à son peuple.
Abdelkader aura donc connu aussi bien la gloire que l’infortune. Il personnifie les qualités de son peuple et de son époque. Et ce sont toutes ces qualités qui l’ont sorti de l’histoire pour l’introduire dans la légende.